vendredi 24 février 2017

Karyne

12:18:00

" Quand on a perdu un être cher, ça ne fait jamais longtemps. Ça fait vingt ans, mais il me semble que c'était hier. Ce n'est pas une découverte pour toi, mais je suis un être très sensible, et souvent dans ma vie, j'ai cru que j'étais très forte. En réalité, j'ai compris au fil du temps que j'avais au fond de moi une immense fragilité.
Elle lui demanda de la laisser seule quelques instants, elle avait besoin de se recueillir, d'écouter le silence et de contempler la beauté des choses.
Sans dire un mot, il se retira quelques minutes.
- Ne t'éloigne pas trop s'il te plaît. J'ai besoin de savoir que tu es là, tout près.
A son retour, elle semblait enfin apaisée."
 


Ce que j'en ai pensé...

__Tout d'abord je tiens à remercier Fred Chebel pour m'avoir permis de lire son livre.
__Abel reçoit des messages sous forme d'énigme d'un numéro qu'il ne connaît pas et qui signe ses textos d'un X. Qui cela peut-il bien être ? Quand ce mystérieux expéditeur lui propose de se retrouver en Italie, Abel n'hésite pas une seconde et fait le voyage. C'est là-bas qu'il retrouvera Karyne, son amour de jeunesse, auteure des textos.
 __Entre passé et présent, entre Lyon et l'Italie, Fred Chebel nous transporte dans une romance prenante, sur fond de recherches généalogiques.
C'est un livre qui se lit très vite, tant on veut connaître la suite. Le style est fluide et m'a également beaucoup plu.
__J'ai pris énormément de plaisir à suivre Abel et Karyne, deux personnages que j'ai adoré et auxquels je me suis beaucoup attaché. Le passé et le présent se mêlent dans cette histoire, comme je le disais plus haut. En effet, on suit à la fois les retrouvailles d'Abel et Karyne lors de l'été 2013, ainsi que leur première rencontre, en 1976. C'est un procédé qui m'a plu, il nous permet de comprendre ce qui a fait qu'ils en sont arrivé à ne plus se voir. 
Le passé joue un rôle très important dans ce livre, puisque des histoires de famille se sont passées il y a de nombreuses années, c'est pourquoi nos deux protagonistes entreprennent des recherches généalogiques.
Les autres personnages du livre ne sont pas en reste. Au fil de notre lecture, on se rend compte que tous sont plus ou moins liés. 
Certains moments de l'histoire se passent à Lyon, j'ai adoré qu'il en soit ainsi vu que j'y habite depuis plusieurs années. Voir mentionner certains quartiers dans ce livre m'a beaucoup plu.
__En somme c'est un livre que je vous recommande, autant pour le style de l'auteur que pour l'histoire.


" Abel, est-ce que tu penses que dans la vie on peut rattraper le temps perdu ?
- Je crois plutôt que la vie est un labyrinthe où le temps retrouve toujours son chemin. Il ne se perd jamais et passe comme bon lui semble : simplement.
Autrefois, tu me disais souvent que seul l'instant présent compte. Tu avais raison. "


jeudi 23 février 2017

Le cri du corps mourant

22:12:00

" François, dix ans, est kidnappé. Sa sœur Puce, quatorze ans, flanquée de quatre camarades de classe, mène l’enquête en parallèle de la police.
• Les ados : collégiens trublions et fouineurs qu’on ne souhaite pas à son pire ennemi. Petit problème avec l’autorité.
• Les flics : brouillons et goguenards. Gros problèmes d’autorité.
• Les truands : fins de race. Nostalgiques du milieu d’antan. Les zéros sont fatigués et les putes ne sont plus ce qu’elles étaient.
• Paris 18e, quatrième personnage de l’histoire. Pérégrinations à flanc de Montmartre.
De l’Audiard troisième génération en Marcel et grand braquet. "


Ce que j'en ai pensé...

__Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Le cherche midi pour l'envoi de ce livre. 
__François a dix ans. Il vit avec sa demi-sœur Puce, anorexique, et sa mère. Raoul, son père, ne lui a pas donné de signe de vie depuis un bout de temps. Et puis un jour, alors que Puce l’attend à la sortie de l’école, François ne vient pas. Il s’est fait kidnapper. Dès lors, Puce, avec l’aide de ses quatre camarades de classe, part à sa recherche et enquête pour enfin retrouver François.
__Avec un style plutôt particulier, auquel il faut s’habituer, tant il est teinté d’humour noir, de jeux de mots et d’argot, Marcel Audiard nous embarque pour une folle balade dans Paris avec cette enquête. Paris nous est si bien décrit qu'on se croirait dans le 18ème. 
Le style de Marcel Audiard n’est pas sans nous rappeler celui de son grand-père, Michel Audiard, dont le titre est clairement un hommage à un de ses films.
Si j’ai aimé suivre les aventures de Puce et de ses compères, le fait que nous, lecteurs, sachions dès le début qui sont les ravisseurs et les auteurs du kidnapping m’a un peu déçu. J'aurai aimé avoir un effet de surprise et ne savoir qu'à la toute fin. Néanmoins, le suspense n’en est pas moins présent puisqu’on veut découvrir le pourquoi de cet enlèvement. D'autant plus quand on apprend que François n'est pas le seul à avoir été kidnappé...
__On se laisse facilement embarqué dans cette enquête aux côtés de Puce et ses amis. Tous m'ont bien plu, on s'attache à cette petite bande. J’ai adoré les suivre et voir leurs avancés dans l’enquête, surtout comparé à celles des flics qui eux, piétinent un peu.
Le point positif est aussi le fait qu’on suive, en parallèle de l’enquête, François aux mains de ses ravisseurs. On en apprend plus sur eux et sur ce que vit François. Ce procédé m'a beaucoup plu.
__La fin laisse sur sa faim, c’est le cas de le dire puisque toutes les réponses à nos questions ne nous sont pas données. Mais j’ai cru comprendre qu’une suite était prévue donc les réponses à nos questions s'y trouveront sûrement. Je lirai cette suite avec plaisir puisque, malgré les quelques points qui m’ont dérangé, j’ai adoré suivre les aventures de Puce et ses amis.



jeudi 2 février 2017

Trois saisons d'orage

 
" Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d’un pays qui s’en fiche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d’une terre abrupte. Je connais les histoires de ce village, mais une seule les rassemble toutes. Elle doit être entendue. L’histoire d’André, de son fils Benedict, de sa petite-fille, Bérangère. Une famille de médecins. Celle de Maxime, de son fils Valère, et de ses vaches. Une famille de paysans. Et au milieu, une maison. Ou ce qu’il en reste. 
Trois générations confrontées à l’Histoire et au fol orgueil des hommes ayant oublié la permanence hiératique de la nature. Saga portée par la fureur et la passion, Trois Saisons d’orage peint une vision de la seconde partie du XXe siècle placée sous le signe de la fable antique. Les Trois-Gueules, « forteresse de falaises réputée infranchissable », où elle prend racine, sont un espace où le temps est distordu, un lieu qui se resserre à mesure que le monde, autour, s’étend. Si elles happent, régulièrement, un enfant au bord de leurs pics, noient un vieillard dans leurs torrents, écrasent quelques ouvriers sous les chutes de leurs pierres, les villageois n’y peuvent rien ; mais ils l’acceptent, car le reste du temps, elles sont l’antichambre du paradis. "


Ce que j'en ai pensé...

__Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Viviane Hamy pour l'envoi de ce livre.
__C'est le premier livre de Cécile Coulon que je lis, et très franchement, ça ne sera pas le dernier, tant sa plume et son histoire m'ont transportés. Difficile de mettre des mots sur ce que j'ai ressenti durant ma lecture d'ailleurs. J'ai tellement aimé ce livre que cet avis risque d'être un peu brouillon.
 __Trois saisons d'orage est une saga familiale. En effet, on y suit une famille sur trois générations : André, Bénédict, son fils, et Bérangère, sa petite-fille. André est un médecin partit vivre aux Fontaines, une aubaine pour les habitants du village qui jusque là n'en avait pas à proximité. C'est lorsqu'il vient en aide à un couple qu'il tombe amoureux de leur maison, bien qu'un drame se soit passé dans celle-ci. Néanmoins, il réussi à se l'offrir et à y vivre plutôt bien. Dès le début, on sent que quelque chose va se passer, l'ambiance est pesante, un nouveau drame va toucher la famille d'André, c'est indéniable...
__Trois saisons d'orage est un roman qui marque. Je l'ai lu le mois dernier, néanmoins il m'arrive encore d'y penser, tant j'ai aimé suivre André, Bénédict, Bérengère, Valère et tous les autres. Les quitter a été très dur, tant je me suis attachée à eux. Tous m'ont énormément plu, j'ai adoré les suivre, découvrir leurs histoires, leurs vies. Ils nous sont tellement bien décrit qu'on ne peux que les aimer et s'attacher à eux. Ils sont touchants, humains, avec leurs forces et leurs faiblesses.
__Comme je le disais plus haut, l'ambiance est pesante, on sent que quelque chose va se passer. Difficile de quitter la lecture, tant le suspense est présent. Plus on avance dans la lecture, plus on sent que le dénouement est proche. On veut savoir ce qu'il se passe, ce qu'il va arriver, c'est indéniable. Et pourtant, on s'attache tellement aux personnages qu'on ne veut pas voir ce dénouement arrivé, tant on ne veut pas qu'il leur arrive malheur. Même si parfois, le drame est salutaire.
__Cécile Coulon m'a vraiment conquise de bout en bout avec ce livre. Sa plume nous transporte totalement dans l'univers des Fontaines. On s'y croirait vraiment, tant elle nous décrit bien les paysages, qui sont des personnages à part entière. Les Trois-Gueules, « forteresse de falaises réputée infranchissable », sont omniprésentes dans ce roman, attrayantes et dangereuses à la fois. La nature est également très présente, les hommes croient la dominer mais elle peut se rebeller à n'importe quel moment...
__Un très grand roman donc vous l'aurez compris, que j'ai adoré et qui m'a beaucoup marqué ! 



" Les hommes, pourtant, estiment pouvoir dominer la nature, discipliner ses turbulences, ils pensent la connaître. Ils s'y engouffrent pour la combler de leur présence, en oubliant, dans un terrible excès d'orgueil, qu'elle était là avant eux, qu'elle ne leur appartient pas, mais qu'ils lui appartiennent. "

" André avait toujours cru savoir ce que signifiait le prix d'une victoire ; il apprendrait, dorénavant, à vivre avec ses cadavres, comme on traîne en soi une douleur latente. "

" Ils ne voulaient pas voyager. Mais elle, avec ces livres qu'elle recevait, ces histoires, ces découvertes, ces paysages qu'elle décrivait, elle faisait trois fois le tour de la terre, assise sur sa chaise, devant sa grande table de bois, elle bourlinguait à toute vitesse, son esprit affûté formait des souvenirs de lieux où elle n'irait jamais, et parfois, la nuit, quand le sommeil ne venait pas, Agnès était prise d'une nostalgie terrible, la nostalgie des lieux qu'elle n'avait pas connus. "
L