" Madel, journaliste française aux Philippines, passe quelques jours à Tacloban, la ville natale de son petit ami, Jan, quand un typhon s'invite sur l'île. Une vague de six mètres dévaste tout sur son passage en emportant plus de 7.000 personnes. Madel échappe à la noyade, mais Jan a disparu. Elle tente d'assumer son rôle de son journaliste malgré le choc et la douleur. "
Ce que j'en ai pensé...
__Madel est une journaliste française aux Philippines. Elle se trouve à Tacloban en compagnie de son petit ami Jan quand un typhon survient. C'est à travers les yeux de Madel que nous est raconté cette histoire. Entrecoupé de son récit, il y a des témoignages de personnes qui ont survécu à cette horreur. Ce sont des passages que j'ai particulièrement aimé puisqu'ils sont davantage poignants et prenants. Ils nous montrent l'atrocité de ce typhon sous un autre angle, ils nous permettent d'avoir un autre regard que celui de Madel sur cette catastrophe.
__Ce livre est difficile à lâcher une fois commencé. L'écriture à la première personne du singulier nous plonge dans cette histoire, dans l'horreur qui a dévasté les Philippines. On suit l'après typhon, on découvre la ville de Tacloban après la catastrophe. Après ça comment s'en remettre, comment se reconstruire et surtout, comment continuer à vivre alors qu'on ne sait pas si nos proches sont vivants ou morts...
__J'ai aussi aimé la dualité que porte Madel en elle. Elle est journaliste, déjà sur place lors du drame, elle est donc bien placé pour le relayer, mais il se trouve qu'elle l'a vécu (survécu dans ce cas) et qu'elle y a perdu des proches. Elle a été, elle aussi, touchée de plein fouet par ce typhon et par les ravages qu'il a fait. Comment donc faire son deuil, alors même qu'elle côtoie des rescapés qui ont également tout perdu ? On remarque d'autant plus cette dualité avec le personnage d'Irène, une journaliste amenée sur l'île pour relater cette catastrophe. Au contraire de Madel, Irène est sans coeur, elle considère les atrocités avec froideur et n'hésite pas à s'en servir pour livrer des images chocs. Tout est prétexte à un bon reportage, peu importe la douleur des personnes qu'elles filment. Elle ne la ressent pas cette douleur, elle n'a aucune empathie envers les victimes, à la différence de Madel qui, pour l'avoir vécu, comprend ce qu'elles vivent.
__Une lecture prenante, parfois dure tant ce qui nous est raconté est atroce. Assurément, Anaïs Llobet est une auteur à suivre ! Une lecture nécessaire donc, qui nous permet de vraiment nous rendre compte de ce que vivent les victimes des catastrophes naturelles et qui a le mérite de nous faire réfléchir.
** Parution le 18 Août 2016 **
" Voilà, c’est ça, le fond de l’horreur. Cette petite flamme d’espoir qui vous lacère le cœur et n’en finit pas de vous ronger l’âme. Et quand on décide de l’éteindre, en la pinçant de nos deux doigts, c’est au prix d’une brûlure qui ne nous quittera jamais. La brûlure de l’oubli."
___
" C'est l'avantage d'un typhon sur les conflits : l'horreur se conjugue toujours au passé. "
__
Lu et beaucoup aimé également! Une jolie découverte.
RépondreSupprimerTrès beau roman ! Coup de coeur !
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai aimé cette dualité chez Mabel entre son rôle de journaliste et celui de victime de l'horreur.
Tu m'as donné envie de le découvrir ! Peut-être pas dans l'immédiat mais dans quelque temps, pourquoi pas ? :)
RépondreSupprimerCoucou ce livre me donne très envie et j'ai fait le concours
Supprimer